Envoyer promener Legault, c’est payant? – GooPdf News

Vous vous souvenez de Kevin Lambert, cet auteur québécois qui trouvait «minable» que François Legault encense publiquement son livre, Que notre joie demeure?
Selon La Presse Canadienne, «Kevin Lambert a vendu près de deux fois plus de copies de son livre dans les huit jours suivants la publication de François Legault en comparaison avec la trentaine de jours la précédant».
«C’est substantiel!», «C’est exceptionnel!», se sont exclamés des intervenants interviewés par La PC.
Ça prouve que:
1-Legault est maintenant un «influenceur».
2-C’est payant d’envoyer promener le PM.
DANS MON LIVRE À MOI
C’est quand même ironique: un auteur qui abhorre le capitalisme se trouve à profiter de ce même capitalisme après avoir dénoncé le vilain capitalisme du PM.
En entrevue avec La Presse canadienne, Kevin Lambert affirme: «Ce n’était pas une opération marketing de ma part». On s’en doute. Le marketing, c’est sale, c’est dégradant, c’est méprisable.
Un auteur comme Lambert, ça ne s’abaisse pas à des considérations mercantiles, voyons! Môsieur a des principes!
Dans sa sortie vitriolique sur Facebook, Kevin Lambert avait conspué le principe de l’offre et de la demande dans le domaine de l’immobilier. J’imagine qu’au nom de ses principes, il va maintenant renoncer au profit occasionné par ce regain de ventes de ses bouquins.
Ou peut-être va-t-il redistribuer ces sous horriblement acquis auprès d’écrivains qui crèvent de faim. Ou encore, il va offrir de payer le loyer de locataires vulnérables, marginalisés, opprimés par des propriétaires sanguinaires assoiffés par l’appât du gain.
Non, je rigole!
On sait tous très bien que très peu d’auteurs vivent de leur plume au Québec. Que les droits d’auteur sont faméliques, et qu’en plus, les auteurs ne sont payés que plusieurs mois après la sortie de leur livre.
Ce que je veux simplement souligner ici, c’est la farce de toute cette controverse: un artiste impoli incapable de remercier une personne qui lui fait un compliment uniquement parce que cette personne représente l’autorité honnie; un artiste qui dénonce l’hypocrisie d’un lecteur qui aurait mal compris son livre, mais qui profite directement de cette bonne critique, aussi maladroite soit-elle.
LA GAUCHE OPPRIMÉE?
Kevin Lambert raconte «avoir reçu des menaces, des commentaires agressifs et des messages désobligeants». Je dénonce sincèrement ces attaques injustifiées.
Mais pourquoi Lambert précise-t-il à La Presse canadienne: «À toutes les fois qu’on prend la parole dans l’espace public en tenant un discours de gauche, il y a toujours un coût à ça»?
Le «discours de gauche» est dominant à 99% au Devoir, à La Presse, à Radio-Canada (où Pénélope McQuade affirmait récemment que c’est le mandat de son émission d’être «progressiste»). Il est dominant à 99% dans les institutions culturelles, les organismes subventionnaires de tous les paliers de gouvernement.
J’aimerais rappeler à monsieur Lambert qu’au cours des dernières années, des lancements de livres d’auteurs «de droite» ont dû se dérouler sous escorte policière, que des lancements ont été annulés à cause de menaces, que des conférences ont été annulées, et que des auteurs ont été boudés par des éditeurs québécois à cause de leurs idées «de droite».
Monsieur Lambert, je vous le confirme, à toutes les fois qu’un auteur prend la parole dans l’espace public, il y a toujours un coût à payer. Qu’on soit de droite ou de gauche.